Spectacle à l’usage des grandes et petites personnes !
De notre nature sauvage à notre nature domestiquée, Dans le ventre du loup explore et interroge notre désir de repères et de confort. Transportés entre cauchemars, danse et fantaisie, vous serez, nous l’espérons, pétris d’angoisse et de plaisir à la sortie.
De Marion Lévy, chorégraphe subtile et observatrice délurée de nos comportements quotidiens, on peut attendre le meilleur. Après s’être penchée avec humour sur notre sommeil (En somme !, en 2009), la voici qui pose son regard aiguisé sur le conte le plus moralisateur qui soit, Les Trois Petits Cochons. L’histoire de ces trois personnages amenés à « choisir entre le principe de plaisir et celui de réalité », selon le psychanalyste Bruno Bettelheim, renvoie à des sentiments éternels : la peur de l’extérieur, le désir de sécurité, la tentation de l’insouciance.
Pour le mettre en scène et en gestes, la fondatrice de la compagnie Didascalie a choisi de faire interpréter les cochons par trois femmes symbolisant différentes étapes de la vie. Quant au loup, il s’incarne dans le corps ambivalent du comédien zoomorphe Cyril Casmèze, manière de questionner dans le même temps, l’air de rien, les rapports masculin-féminin. Après une collaboration avec Fabrice Melquiot pour En somme !, c’est avec l’auteure Marion Aubert que le spectacle s’élabore. Appuyé sur un va-et-vient constant entre mouvements, mots, chansons, images projetées et même langue des signes revisitée, le spectacle réveille notre part d’enfance par une parole qui touche directement au cœur du jeune public – mais aussi celle de l’humanité.
Emblématique du parcours de Marion Lévy, le résultat est une création originale au croisement du théâtre, de la danse et des arts de l’image.
Isabelle Calabre